Une parodontite est une maladie infectieuse qui touche les tissus de soutien des dents appelés le parodonte. Un peu plus de 70% de la population française serait concernée par la parodontite.
Le parodonte est constitué de 4 éléments (autour d’une dent ou d’un implant) :
Dans la bouche, il y a à la fois des bonnes et des mauvaises bactéries. Les bonnes bactéries (bacille, cocci) sont fondamentales car elles nous protègent des mycoses. Il faut donc les préserver et éviter une surdésinfection buccale. Lorsqu’il y a uniquement des bonnes bactéries en bouche, la gencive est d’aspect rose pâle. C’est le parodonte sain.
Néanmoins, lorsque ces bonnes bactéries restent trop longtemps entre la gencive et la dent (non délogées par la brosse à dent ou les brossettes), elles permettent à d’autres bactéries mobiles de se fixer (spirochètes, treponema denticola…). Ces bactéries mobiles irritent la gencive et créent une réaction inflammatoire amenant des globules blancs dans la salive.
C’est le début de l’infection que l’on appelle gingivite
Les globules blancs nous rendent alors vulnérables à l’attaque de parasites (tel qu’entamoeba gingivalis, trichomonas tenax,…). Ces derniers, qui se nourrissent des noyaux des globules blancs, ne peuvent pas se multiplier dans un parodonte sain dépourvu de globules blancs. En revanche, ils profitent d’une gingivite pour se multiplier et rester sous nos gencives. Ils sont alors responsables de perte osseuse, de l’accumulation de tartre (modification du pH salivaire) et de la création de poches parodontales.
C’est ce qu’on appelle la parodontite.
En bouche
Les parodontites peuvent ne pas présenter de symptôme majeure, ce qui les rend parfois difficiles à identifier.
Les principaux symptômes possibles sont une mauvaise haleine ou une bouche pâteuse, des saignements occasionnels au brossage ou une gencive rouge. Une fois la pathologie installée depuis longtemps, on peut également trouver d’autres symptômes tels que le déchaussement, les dents qui bougent ou se déplacent vers l’avant, une sensibilité au froid ou encore des abcès gingivaux occasionnels. C’est une pathologie qui ne crée pas de douleurs.
Les parodontites évoluent, dans la majorité des cas, de manière chronique et lente. En l’absence de traitement les dents se déchaussent progressivement, laissant apparaître de plus en plus la racine. Avec le temps, le sourire devient disgracieux, puis les dents se mettent à bouger, et, enfin, elles finissent par tomber. La perte des dents est une conséquence de la parodontite et non de l’âge.
Dans l’organisme
Les parodontites ont de réelles conséquences sur la santé générale. En effet nous avalons et inhalons ces mauvaises bactéries, fragilisant ainsi notre organisme au quotidien.
Diagnostique
La première étape est de déterminer la gravité de la pathologie et d’identifier les bactéries présentes en bouche. Pour cela il faut faire un prélèvement bactérien et l’analyser grâce à un microscope.
Désinfection buccale et générale
Une fois les bactéries paropathogènes (mauvaises bactéries) identifiées, elles seront éliminées à l’aide d’antiseptiques et d’antibiotiques en application locale et de laserothérapie. En effet, les traitements administrés par voie générale ont une efficacité limitée dans le milieu salivaire. Il faut donc utiliser des antibiothérapies locales et faire un prélèvement bactériologique régulier, à analyser microscope, pour suivre l’évolution de la pathologie.
Afin de ne pas tomber en surdésinfection et éviter les mycoses, la thérapeutique doit être adaptée à chaque patient en fonction de son environnement, de ses facteurs aggravants…Le but est ainsi d’éliminer les mauvaises bactéries et de conserver les bonnes.
Suppression du tartre
Une fois la désinfection terminée il faut supprimer le tartre qui est un agent irritant pour les gencives et qui empêche la cicatrisation. Il est important d’utiliser des aides optiques, afin de mieux visualiser le tartre sous la gencive, et une instrumentation adaptée, notamment des inserts plus doux pour ne pas abîmer le cément qui recouvre la racine. Le tartre est supprimé en intégralité, ce qui permet le ré-attachement de la gencive à la dent et la suppression des poches parodontales.
Cicatrisation
La cicatrisation est la période durant laquelle la gencive et l’os cicatrisent, fermant ainsi la poche parodontale. Cette période est d’autant plus longue que la poche est profonde. Le patient reste vulnérable à une recontamination bactérienne durant cette période. Il est donc important de continuer à le suivre jusqu’à la fermeture complète des poches. Les rendez-vous sont cependant plus espacés dans le temps.
Une fois la cicatrisation achevée (fermeture des poches), le patient est guéri.